Mon œuvre met en tension deux textes : l'un, du poète soufi IBN'ARABI chante la prière de Dieu à l'homme ; l'autre, de mon amie Xénia Grichine, chante la prière de l'homme à Dieu.
La prière...
Comme le dit Maurice Zundel (dont l'ouvrage "Je parlerai à ton cœur" a donné son titre à la pièce) , elle n'est pas tant l'exaucement de l'homme par Dieu que l'exaucement de Dieu par l'homme...
“Bien-aimé, tant de fois t'ai-je appelé, et tu ne m'as pas entendu!
Tant de fois me suis-je à toi montré, et tu ne m'as pas vu!
Tant de fois me suis-je fait douces effluves, et tu ne m'as pas senti,
nourriture savoureuse et tu ne m'as pas goûté.
Pourquoi ne peux-tu m'atteindre à travers les objets que tu palpes?
ou me respirer à travers les senteurs?
Pourquoi ne me vois-tu pas?
Pourquoi ne m'entends-tu pas?
Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?
Pour toi mes délices surpassent tous les autres délices,
et le plaisir que je te procure dépasse tous les autres plaisirs.
Pour toi je suis préférable à tous les autres biens.
Je suis la Beauté, je suis la Grâce,
Bien-aimé, aime-moi, aime-moi seul, aime-moi d'amour,
Nul n'est plus intime que moi...
Je suis plus près de toi que toi-même, que ton âme, que ton souffle.”
IBN'ARABI
mystique musulman (1165 - 1240)
« Comme l'aveugle-né
En moi l'obscurité
Obscurité de la Vérité
Obscurité de la Divinité
Fais que je voie »
« O Seigneur
O Sauveur
Apaise ma douleur
Apaise ma peur
Seigneur Jésus, fils de David,
Aie pitié de moi pécheur »
XÉNIA GRICHINE