Cette œuvre m'a été commandée par le centre Acanthes. Il s'agissait, à l'occasion du bicentenaire de la Révolution Française, d'illustrer, de commenter une chanson de 1789 "les malheurs du temps", telle quelle. J'ai choisi de traiter cette chanson comme un cantus firmus : les notes qui la composent, en valeurs longues, sont jouées successivement aux cloches-tubes, à la clarinette, de nouveau aux cloches-tubes puis à la clarinette, au violon et enfin à la timbale. L'ensemble s'articule, du point de vue formel, en trois parties dont la dernière "plongeante" dans les profondeurs. Deux grands accords de 11 sons, dont les notes s'égrènent lentement du grave à l'aigu, les séparent. Ces accords sont, en quelque sorte, des "multiplications" des harmonies de la chanson. Je me suis aussi servi des nombres que me donnaient "les malheurs du temps" (nombre de phrases, nombre de temps par phrase, nombre de syllabes...) pour élaborer les figurations rythmiques.
Ainsi cette pièce est-elle toute entière une "augmentation", une rigoureuse extension du thème original, qui trouve dans "Tel qu'elle" comme un écho formel, mélodique, harmonique et rythmique.
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