Mon quatuor, inspiré par un poème d'Eugène Guillevic, se présente comme un parcours en trois mouvements: le matin, midi, le soir. Chacun de ces mouvements comporte cinq sections: la plaine, la rose, l'oiseau, la source, le vent; à chacune de ces sections est associé un thème.
Les 5 thèmes se retrouvent donc d'un mouvement à l'autre, dans des contextes différents, variés, mais toujours reconnaissables, comme un arbre que l'on regarderait dans la clarté du matin, puis la chaleur de midi, et la fraîcheur du soir.
Un dernier thème, important, conclut chaque mouvement, c'est celui du silence :
"Le silence, ma lumière, est devenu joie"
La métaphore de l'arbre s'applique aussi à l'écriture polyphonique de mon oeuvre : de même que les feuilles d’un arbre, doucement agitées par le vent, ont chacune leur mouvement propre mais forment, toutes ensembles, une sorte de polyphonie, de polyrythmie, un bruissement harmonieux, de même chacun des instrumentistes du quatuor joue souvent avec son rythme, son tempo individuel, tout en se fondant dans la texture globale du quatuor.
|
Eugène Guillevic (1907-1997)
Extrait de la partition
|